avec Bruno Frère, coll. La couleur des idées, éd. Seuil, 2022
Sur fond de haines, de violences, d’inégalités sociales et de dérèglements écologiques, la démocratie paraît menacée.
Face à ce risque, la théorie critique (de l’école de Francfort à Bourdieu) reste indispensable pour alerter sur l’ampleur des aliénations et des dominations. Mais elle ne suffit plus. D’autres approches sont à mobiliser.
Bruno Frère et Jean-Louis Laville les identifient et soulignent notamment l’apport des pragmatismes et des épistémologies du Sud. Croisant ces analyses, ils concentrent leur attention sur des combats de plus en plus présents (zapatisme, zones à défendre, mobilisation pour le climat, défense des libertés associatives, écoféminisme…) et des résistances encore trop souvent invisibles (circuits courts, communs, économie solidaire…).
Les auteurs montrent ainsi que, par-delà les dangers, la démocratie se réinvente déjà, y compris en tissant de nouveaux liens entre humains et non humains, entre acteurs et chercheurs.
Parce qu’il conjugue une synthèse originale des travaux les plus marquants du XXe siècle avec l’examen d’expériences foisonnantes, cet ouvrage formule les bases d’une nouvelle théorie critique et d’une conception renouvelée de l’émancipation. En ce sens, il est force de propositions pour celles et ceux qui ne se satisfont ni de l’immobilisme ni du catastrophisme.