Jean-Louis Laville, Alain Caillé, Philippe Chanial, Eric Dacheux, Bernard Eme, Serge Latouche
Éditions La Découverte, 2010
La réunion de Porto Alegre (l’anti-Davos), à l’automne 2000, a été considérée par beaucoup d’observateurs comme l’acte de baptême d’une société civile internationale. Fondée sur le foisonnement de myriades d’associations de tous pays et de toutes cultures, elle seule serait à même de réparer ou de limiter les dégâts du marché d’une part, et de desserrer l’emprise des États autoritaires ou dictatoriaux de l’autre.
Ces espoirs sont légitimes. Aucune démocratie ne saurait rester ou devenir vivante sans qu’y prolifèrent des associations en tous genres. Il y a cependant loin de la coupe aux lèvres ! Les associations ne sont pas nécessairement et toujours aussi démocratiques qu’elles le proclament. Et ont-elles même une raison d’être véritable et spécifique ? Les entreprises ou les administrations ne sont-elles pas souvent plus aptes et mieux habilitées qu’elles à fournir les services qu’elles prétendent offrir ? Il faut faire toute leur part à ces doutes et à ces critiques de l’association. Mais ne pas non plus s’y complaire, car l’idéal de la société civile associationniste mérite d’être pris au sérieux. Écrit à plusieurs voix par des analystes reconnus du fait associatif, ce livre est le lieu d’un débat particulièrement ouvert qui entend se tenir aussi éloigné de l’angélisme que du cynisme. Sur ces questions essentielles, où se joue l’avenir de l’aspiration démocratique, cent ans après l’adoption de la loi de 1901, il permet de faire la part du souhaitable, du possible et de l’effectif.