Démocratie

La sphère politique peut être définie à partir du pouvoir, fondé sur le moyen de la violence légitime et permettant d’asseoir une autorité qui exprime une domination. Mais la tradition de pensée qui l’aborde par ce biais et dont M. Weber est le meilleur représentant ne suffit pas à cerner le politique. Le politique est aussi ce qui tient les sociétés ensemble, ce par quoi elles se rapportent à elles-mêmes, et il revient à H. Arendt d’avoir identifié cette autre acception du pouvoir qu’est l’« être ensemble ». En insistant sur cette dimension, elle a mis en évidence l’importance de la délibération et de la décision collective. Se constitue ainsi une sphère publique distincte de la sphère privée, par laquelle les hommes reconnaissent leur dépendance et leur volonté d’un monde commun ouvert à la multiplicité des perspectives. La démocratie résulte de cet équilibre fragile entre le pouvoir administratif dont par le Weber et le pouvoir communicationnel que mentionne Arendt. À distance des analyses uniquement consacrées à la domination, il importe de rappeler l’importance décisive pour la démocratie de la préservation et de l’élargissement d’un espace public toujours conditionnés par l’engagement volontaire des citoyens.

les ouvrages
Les ouvrages
les articles
Les articles
les chapitres
Les chapitres
les revues
Les revues

Partenaires

 

 

Jean-Louis Laville

Jean-Louis Laville est professeur du Conservatoire National des Arts et Métiers à Paris (Cnam), où il est titulaire de la Chaire « Économie Solidaire ». Il est également chercheur au Lise (Laboratoire interdisciplinaire pour la sociologie économique, CNRS-Cnam), à l’IFRIS (Institut Francilien Recherche Innovation Société) et au Collège d’études mondiales – Fondation Maison des Sciences de l’Homme où il dirige le programme d’études « Démocratie et économie plurielles ».
Impliqué dans de nombreux réseaux de recherche internationaux, il est membre du conseil d’administration du Karl Polanyi Institute of Political Economy, membre fondateur du réseau européen EMES (qui étudie l’économie solidaire, l’économie sociale, le tiers secteur, l’entreprise sociale) et du réseau sud-américain RILESS (Réseau de Chercheurs Latino-américains sur l’Économie Sociale et Solidaire).
Il est régulièrement invité dans plusieurs universités (Barcelone, Buenos Aires, Quito, Louvain-la-Neuve, Porto Alegre, Salvador de Bahia…) et est associé à des laboratoires de recherche étrangers tels que le CRIDIS (Centre de Recherche Interdisciplinaire, Louvain-la-Neuve) et le CRISES (Centre de Recherche Interdisciplinaire en Sciences Humaines et Sociales, Montréal).